Dr ARIS N. POULIANOS

BIOGRAPHIE (Février 2017 - Photo)

CONTRIBUTIONS SCIENTIFIQUES

 

INSTANTANÉ

 

RETOUR AU CONTENU ANGLAIS

 

Le Dr Aris N. Poulianos (1924 - )

Le Dr Aris N. Poulianos naquit le 23 juillet 1924 à Evdilos en Ikaria, île qui doit son nom à  Icare, fils de Dédale, s’y étant écrasé après avoir, selon le mythe, effectué le premier vol de l’Histoire. En 1942-43, engagé dans l’Armée populaire de libération nationale grecque (ELAS), il se battit contre l’occupant. ELAS ayant été dissoute en 1945, c’est avec l’Armée Démocratique de Grèce (DSE) qu’il prit part de fin 1948 jusqu’en 1949 à la Guerre de Grèce (1946-1949) - appelée à tort « guerre civile » - qui succède à la seconde guerre mondiale (1939-1945) et précède les guerres de Corée et Viet-nam (1950 et 1954 a partir du Dien Bien Phu).
   Son père avait dû émigrer à New -York où il avait ouvert une petite alimentation dans le quartier noir de Harlem ouest. Le 1er novembre 1945, Aris rejoignit son père: il allait étudier la biologie à l’université. Ci-contre, devant la boutique de son père avec son chat noir dans les bras. Bien que son père couvrît largement toute ses dépenses, Aris, par « filotimo » (un mélange de fierté, d’honneur et d’amour propre qui ne se traduit dans aucune autre langue), faisait la plonge le dimanche soir dans un restaurant d’Astoria.
   Il étudie la biologie au Queen’s College à New-York (photographie ci-contre, le jour de l’obtention de son diplôme, en 1948). Puis après bien des turpitudes, exilé politique en Union Soviétique, il étudie l’anthropologie. En 1961 sa thèse (PhD) portera sur le thème : « L’Origine des Hellènes ».
   En 1956 naquit son fils Nikos qui obtiendra également un doctorat en anthropologie. Aris Poulianos travaille au département d’Anthropologie de l’Académie soviétique, tout en enseignant en parallèle l’anthropologie à l’université de Moscou, jusqu’en 1965. Au début des années 1960, il fut également Chef de missions de recherches archéologiques mais surtout anthropologiques en Russie, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Géorgie caucasienne, au Kazakhstan, Turkménistan et en Ouzbékistan.
   A partir de 1965, rapatrié en Grèce, il continue ses études et recherches anthropologiques tant en Grèce (région de la mer Egée, Ionienne, en Crète, Thrace, Macédoine, dans le Pinde) qu’à l’étranger (les Aïnous du Japon, les Basques d’Espagne etc.). Ces études nous éclaireront sur, non seulement l’origine des peuples balkaniques, mais encore  du reste de l’Europe. Outre les recherches ethnogénétiques des populations contemporaines, il s’occupe assidûment des fouilles paléoanthropologiques dans la grotte des Archanthropes de Petralona en Chalcidique, de celles à ciel ouvert de Trillia, également en Chalcidique, ainsi que des fouilles autour du mammouth préhistorique de Perdikka en Ptolemaïda.
   En 1965, il devient collaborateur scientifique du Ministère de la Coordination (ministère créé en 1945 et aboli en 1982). En 1966 il est membre du comité exécutif de l’Université de Patras et vice-président de la Société Hellénique d’Anthropologie. Malheureusement, étant donné son passé « démocrate-antifasciste », il est limogé par le régime dictatorial mis en place par les puissances étrangères le 21 avril 1967, emprisonné à Athènes puis  exilé dans les camps d’internement de Gyaros et de Léros.  Cette persécution du Dr Aris N. Poulianos provoqua une très forte réaction chez les anthropologues démocrates de plusieurs pays comme la France, l’Allemagne, les Etats-Unis etc. si bien que, grâce à leurs courriers de protestation réclamant sa réintégration dans la vie sociale et scientifique, il put être libéré au bout de cinq mois et demi. Concernant sa carrière scientifique il n’eut pas autant de chance : jusqu’en 1976 la fonction publique lui restera interdite.
   En 1968, il est élu vice-président du 8ème Congrès Mondial d’Anthropologie à Tokyo. En 1971, il fonde la Société Anthropologique de Grèce (www.aee.gr) et en 1977 (enfin) le Département  de Paléoanthropologie-Spéléologie du Ministère de la Culture. En 1979, il est élu en Tchéquie Président du prochain (3ème) Congrès Paneuropéen d’Anthropologie, lequel entérinera ses travaux au Musée Anthropologique de Petralona en Chalcidique, en 1982. A partir de 1983, il subit de violentes attaques de la part de cercles antiscientifiques et mishellènes organisés agissant sous le couvert d’agences  gouvernementales. Il se défend en justice et déboute systématiquement tous ses adversaires.
   Pendant des décennies il est membre du Conseil Permanent International d’Anthropologie et de Sciences Ethnologiques de l’UNESCO. En 1987, il est élu  membre de l’Académie des Sciences de New-York. Il a participé à une quarantaine de congrès internationaux et écrit cinq livres déterminants parmi lesquels « Les Saracatsanes, le plus ancien peuple d’Europe », en 1983.


Couverture de « Les Saracatsanes » :
Aris Poulianos en pleine séance d’anthropométrie d’un Saracatsane.

   Avec plus de 20 000 anthropométries à son actif, il est l’anthropologue en ayant pratiqué le plus dans le monde. Depuis 1964, il lutte auprès de l’UNESCO contre la ségrégation « raciale », en grec « phylétique » (φυλετικήde φυλή, phylie), terme qui existe en français mais se réserve à une élite scientifique alors que c’est un terme courant en grec et, le seul approprié pour qualifier la ségrégation en tout genre. Ernst Haeckel (1834-1919), biologiste allemand utilisa l’expression  de « phyletisch», traduite en français par « phylétique ». Anton Handlirsch  (1865-1935), entomologiste allemand, l’utilisa également en publiant « La première grande synthèse systématique et phylétique des insectes ». En grec d’aujourd’hui il se rapporte surtout aux Hommes, aux groupes ethniques.


Membres du Comité réuni du 12 au 20 août 1964 pour établir la « Déclaration pour l’Egalité des Races » devant la « Maison de l’Amitié entre les Peuples » à Moscou. On a retrouvé certains noms au dos de la photo : A. Boyo (Nigéria), N. Barnicot (Angleterre), J. Benoir (Canada), Mrs Spuhler (E.U.A.), I.P. Grigoulevits (URSS), F. Salzano (Brésil), A. de Dual Ungria (Venezuela), Aris N. Poulianos (Moscou), H. Suzuki (Japon), J. Valsik (Tchécoslovaquie), T. Bielicki (Pologne). (Photographie extraite du livre de Daphné Poulianou « Subversion », page 319).


   En 2006, après cinquante ans de vie commune son épouse Daphné, chirurgien gynécologue, écrit sa biographie : « Subversion - Page de Couverture » : une vie au service de sa patrie, de la science et de l’Humanité.

Après une recherche personnelle, la biographie du Dr Aris Poulianos a été réétudiée et écrite en français par la linguiste et auteur Simone Le Baron. Certains éléments biographiques ont également été publiés sur l’encyclopédie libre Wikipédia en anglais, français, géorgien, grec, russe, slovène et ukrainien (au tottale 7 langues). La présente étude comporte des données supplémentaires provenant de l’épouse d’Aris Poulianos e le médecin Dr Daphné Poulianou.

Σιμόν Λε Μπαρόν - Simone Le Baron

Regardez ausi:

https://en.wikipedia.org/wiki/Aris_Poulianos

https://fr.wikipedia.org/wiki/Aris_Poulianos

https://ka.wikipedia.org/wiki/%E1%83%90%E1%83%A0%E1%83%98%E1%83%A1_%E1%83%9E%E1%83%A3%E1%83%9A%E1%83%98%E1%83%90%E1%83%9C%E1%83%9D%E1%83%A1%E1%83%98

https://el.wikipedia.org/wiki/%CE%86%CF%81%CE%B7%CF%82_%CE%A0%CE%BF%CF%85%CE%BB%CE%B9%CE%B1%CE%BD%CF%8C%CF%82

https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%9F%D1%83%D0%BB%D0%B8%D0%B0%D0%BD%D0%BE%D1%81,_%D0%90%D1%80%D0%B8%D1%81

https://sk.wikipedia.org/wiki/Aris_Pulianos

https://uk.wikipedia.org/wiki/%D0%90%D1%80%D1%96%D1%81_%D0%9F%D1%83%D0%BB%D1%96%D0%B0%D0%BD%D0%BE%D1%81